Le monde de l’intelligence artificielle est en ébullition ! L’arrivée fracassante de DeepSeek, une start-up chinoise, a provoqué une onde de choc dans l’industrie technologique et sur les marchés financiers. Son modèle d’IA révolutionnaire, DeepSeek-V3, promet des performances comparables aux leaders du marché comme ChatGPT d’OpenAI ou Gemini de Google, mais à un coût de développement dérisoire. Un séisme qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’IA et la place des acteurs européens. Si vous vous intéressez à l’IA, vous avez peut-être déjà lu notre article sur les promesses de l’IA générative.
Un challenger low-cost aux performances impressionnantes
DeepSeek-V3 est présenté comme un modèle d’IA aussi performant que ses rivaux américains, mais avec un investissement d’à peine 5,6 millions de dollars. Un chiffre qui fait pâle figure face aux milliards dépensés par OpenAI, Google ou Meta. DeepSeek a développé des modèles d’IA, notamment DeepSeek-V3 et DeepSeek-R1, qui rivalisent avec les meilleurs modèles américains en termes de performances[1][3]. L’entreprise a réussi cet exploit avec un investissement nettement inférieur, rendant ses services beaucoup moins chers à utiliser. Par exemple, DeepSeek-R1 est 20 à 50 fois moins cher à utiliser que le modèle OpenAI o1[6].
Cette prouesse économique s’accompagne de fonctionnalités similaires à celles de ChatGPT. L’IA DeepSeek est capable de :
- Génération de texte (poèmes, paroles de chansons, etc.)
- Assistance dans les tâches quotidiennes
- Proposition de recettes de cuisine
- Disponible en application et sur ordinateur
- Multilingue (avec une expertise en anglais et en chinois)
Pour en savoir plus sur les capacités de ces nouveaux modèles, vous pouvez consulter notre article : ChatGPT vs Gemini : quel est le meilleur chatbot ?
L’impact de cette nouvelle IA sur les marchés et la tech américaine
L’annonce de DeepSeek a eu l’effet d’une bombe, provoquant la chute des actions des géants de la tech, en particulier Nvidia, le leader des composants pour l’IA, qui a vu son cours boursier dévisser de plus de 3% le vendredi et de près de 17% le lundi 27 janvier, soit une perte de capitalisation boursière de 589 milliards de dollars[9]. D’autres entreprises du secteur des semi-conducteurs ont également été touchées, avec des baisses importantes pour Broadcom, AMD, Micron et Marvell Technology[9]. Les investisseurs s’interrogent : la domination américaine dans le domaine de l’IA est-elle menacée ? C’est une question que nous avions déjà soulevée dans notre article sur la Chine, future championne de l’IA ?
Nvidia, Google, Meta : tous doivent repenser leur stratégie face à ce concurrent low-cost et performant.
Le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a qualifié DeepSeek de « modèle impressionnant »[2]. Le ministre japonais du numérique, Masaaki Taira, a déclaré que l’émergence de DeepSeek avait bouleversé les idées reçues sur l’IA chinoise[2].
Sécurité et limites : les points faibles de DeepSeek
Malgré son ascension fulgurante, DeepSeek n’est pas sans défauts. Comme beaucoup d’IA chinoises, le modèle évite les sujets sensibles liés à la politique du pays. De plus, une cyberattaque récente a temporairement limité les nouvelles inscriptions, soulevant des questions sur la sécurité de la plateforme. La sécurité est un enjeu crucial dans le domaine de l’IA, comme nous l’avons souligné dans notre article : IA et sécurité : quels sont les enjeux et les risques ?
Il est important de noter que, pour l’instant, DeepSeek ne génère pas d’images. Comme le montre la capture d’écran ci-dessous, lorsqu’on lui demande de générer une image, il renvoie vers des solutions spécialisées comme Midjourney ou DALL-E d’OpenAI. Pour en savoir plus sur ces outils, vous pouvez consulter notre article comparatif des meilleurs générateurs d’images par IA : Comparatif des meilleurs éditeurs d’images basés sur l’IA.
L’Europe et la France dans la course à l’IA : où en est-on ?
Face à la montée en puissance de la Chine et de son IA DeepSeek, l’Europe tente de se positionner. En France, Mistral AI fait figure de champion européen. Avec des levées de fonds record et des modèles prometteurs, la start-up française ambitionne de rivaliser avec les géants américains et chinois. Nous avons d’ailleurs consacré un article à cette pépite française : Mistral AI & Lucie : Peut-on encore espérer un modèle français d’intelligence artificielle ?.
Le lancement de Lucie, une IA soutenue par le gouvernement français, s’est en revanche soldé par un échec cuisant. Rapidement critiquée pour ses erreurs et ses réponses absurdes, l’IA a été mise hors ligne. Un exemple des difficultés rencontrées par les acteurs européens pour se faire une place dans ce secteur ultra-compétitif.
- Mistral AI : un espoir français et européen dans l’IA
- Lucie : un faux départ pour l’IA « made in France »
DeepSeek : Une stratégie de développement innovante
DeepSeek a adopté une approche différente de ses concurrents avec notamment :
- Open source : Certaines versions de DeepSeek sont open source, permettant aux utilisateurs de modifier et personnaliser l’IA selon leurs besoins[4].
- Légèreté : Des versions suffisamment légères pour fonctionner sur un simple ordinateur portable, rendant l’outil accessible à un large public[4].
- Transparence : DeepSeek affiche son processus de réflexion avant de fournir une réponse, ce qui le distingue des autres IA[4].
Notre avis sur DeepSeek : un concurrent sérieux à ChatGPT
Après l’avoir testé, nous devons admettre que DeepSeek est impressionnant, notamment dans sa capacité de prise en compte des instructions et dans l’écriture d’articles, comme celui-ci d’ailleurs. Il va plus loin dans le détail, inclut davantage de références et développe plus les textes que d’autres IA. Cependant, il est vrai qu’il est plus lent à donner des résultats que des modèles comme Gemini de Google, qui reste selon nous le plus puissant à ce jour pour la génération de texte.
Conclusion : La Chine peut-elle détrôner les USA dans la course à l’IA ?
L’émergence de DeepSeek pose une question cruciale : reste-t-il une place pour les acteurs européens et américains dans la course à l’intelligence artificielle ? Si des initiatives comme Mistral AI sont encourageantes, le retard accumulé et la rapidité d’innovation des acteurs chinois, comme DeepSeek, laissent planer le doute. L’Europe doit-elle redoubler d’efforts pour ne pas se laisser distancer dans cette révolution technologique majeure ?
L’avenir de l’IA se joue maintenant, et le défi est immense pour tous les acteurs qui souhaitent rester dans la course, face à la montée en puissance de DeepSeek.
Et vous que pensez-vous de l’arrivée de DeepSeek? Pensez-vous que l’Europe peut encore rivaliser? Partagez vos impressions dans les commentaires ci-dessous!